Améliorer le suivi thérapeutique des patients : les solutions du CRIP et du QuintilesIMS

 

L’observance est une notion qui a été définie en 2003 par l’OMS. Le terme désigne la concordance du comportement d’une personne dans la prise de médicaments, le suivi d’un régime, avec les recommandations d’un praticien de santé. La concordance est un défi de santé publique à la fois financier et sanitaire. Pour bien comprendre le suivi thérapeutique des patients, le CRIP et QuintilesIMS ont mené l’enquête.

 

L’observance : un enjeu de santé publique

D’après les informations de QuintilesIMS et du CRIP, 4 à 5 patients sur 10 seulement respecteraient à la lettre les préconisations de leur médecin en France. Un phénomène dont l’ampleur avait déjà été jugée lors d’une précédente enquête menée par les organismes en 2014. L’ étude antérieure avait démontré la lourdeur des conséquences de la mauvaise observance pour les patients et le système de santé, et permis d’affirmer que l’observance est un véritable enjeu de santé publique. Le non suivi thérapeutique entraîne effectivement une augmentation des risques de complications dans le cas de maladies chroniques, une altération de vie et des dépenses inutiles.

 

8 conseils pour améliorer l’observance des patients

L’analyse faite en 2014 par QuintilesIMS/CRIP a permis de qualifier l’ampleur du phénomène de l’observance. En a résulté une analyse concrète et chiffrée des économies potentielles réalisables pour le système de santé. Sur les 6 pathologies analysées (asthme, diabète, HTA, hypercholestérolémie, insuffisance cardiaque, ostéoporose), il est apparu que le taux d’observance moyen était de 40%, avec des variances selon la maladie.

 

L’étude a également permis d’estimer le coût lié à la non observance dans ces pathologies (près de 9 milliards d’euros par an), et de dresser une liste de 8 conseils :

 

  • Conseil n°1 : Interpeller les pouvoirs publics sur le phénomène. L’idée est de continuer à souligner le problème d’observance afin de pousser les autorités à prendre des mesures concrètes.
  • Conseil n°2 : Utiliser les outils disponibles. Rappels de traitement par sms, piluliers connectés,…des outils de suivi thérapeutique existent déjà. Cependant, aucune analyse de leur efficacité n’a été faite à ce jour.
  • Conseil n°3 : Valoriser et financer des programmes thérapeutiques du patient. Ces derniers sont prévus par la loi HPST en France, mais sont peu développés.
  • Conseil n°4 : Créer un guide de l’observance à destination des professionnels de santé. Un outil visant à mieux informer les médecins sur le phénomène.
  • Conseil n°5 : Impliquer les pharmaciens. L’étude a montré que le pharmacien a un rôle important à jouer dans l’observance.
  • Conseil n°6 : Former les professionnels à l’observance. Avec des programmes de sensibilisation des médecins  de la fin des études à la fin de leur carrière professionnelle.
  • Conseil n°7 : Faire passer l’observance comme objectif du plan de Rémunération sur Objectif de Santé Publique (ROSP) des médecins et des pharmaciens.
  • Conseil n°8 : Rendre visible sur les ordonnances le changement et l’initiation de traitement. Le médecin pourrait apposer une mention visible sur l’ordonnance pour sensibiliser les pharmaciens.

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